Située dans la partie méridionale de l’ex-Yougoslavie, cette ville de 140 000 habitants est la troisième ville jumelée avec Épinal et ce depuis 1968. Ville de la République de Macédoine située à 175km au sud de Skopje et à 15km de la frontière grecque, notre ville jumelle tire son nom du mot slave « Obitel ». Dans le passé, elle fut aussi connue sous le nom Monastir jusqu’en 1918, signifiant « monastère » qui reflète les nombreux édifices religieux existant autrefois dans la ville. Depuis le XIXème siècle, deuxième ville “européenne” de l’empire Ottoman, Bitola connaît une grande prospérité. Ville ouverte sur les cultures, elle est alors appelée « Le petit Paris des Balkans » ou encore la « Ville des consuls », témoignage de l’importante activité diplomatique qui s’y déroulait.
Aujourd’hui 2ème ville de Macédoine, Bitola constitue un important pôle administratif, culturel, industriel et commercial. Elle possède également sa propre université depuis 1979 où sont enseignés le droit, la biotechnologie, l’économie ou encore les sciences de l’ingénieur. Son économie repose notamment sur le secteur agricole, particulièrement l’industrie laitière et la production de la levure, du tabac et surtout la production d’environ 70% de l’électricité du pays, en lien avec l’existence de la centrale thermique à charbon. La ville est surtout connue par sa vie culturelle intensive et les nombreuses manifestations se déroulant au cours de l’année : Le Festival International du film Les frères Manaki, le festival International des danses populaires Ilindenski denovi, le Festival International de musique classique Interfest, la colonie Internationale de peinture pour enfants Le Petit Montmartre de Bitola…
Origines du jumelage
L’origine du jumelage entre cette ville, deuxième du pays avec plus de 90.000 habitants, et Épinal trouve son explication dans les combats de la 1ère guerre mondiale : Bitola, alors appelée Monastir, était une des villes stratégiques du Front d’Orient.
L’idée de jumelage entre Épinal et Bitola remonte à 1966 : elle a été proposée à André Argant, alors maire d’Épinal, par Paul Roy, son directeur des services techniques qui se rendait régulièrement sur le Front d’Orient où il avait combattu afin de rendre hommage à ses camarades tombés au combat. Le maire lui prêta une oreille attentive car son père, René Argant, reconnu comme soldat mort pour la France sur le Front d’Orient, repose au cimetière militaire français de Bitola, aux côtés de plus de 13.000 compagnons d’armes de l’Armée française d’Orient. Des contacts sont alors établis entre les deux cités et, le 1er août 1968, la charte du jumelage est signée, à Bitola, à l’occasion du 65e anniversaire du soulèvement d’Ilinden, et du 50e anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale. Cette charte sera confirmée par une deuxième signature en octobre 1968 à Épinal.
Des échanges conviviaux entre élus, scolaires et habitants entretiennent les relations entre les deux villes. Des liens particuliers se sont aussi tissés grâce à l’aide humanitaire apportée en 1993, pendant la guerre de Yougoslavie : Épinal et sa ville jumelle belge de Gembloux ont en effet apporté 18 tonnes de nourriture, vaccins, médicaments à la population démunie de Bitola.
Square de Bitola
La Ville d’Epinal a inauguré un square dans le quartier spinalien du Champ-du-pin dont la partie Est, en bord de Moselle, porte le nom de Bitola. Le quartier Bitola à Épinal et l’hôtel Épinal à Bitola sont par ailleurs devenus des lieux communs pour les habitants des deux villes, et beaucoup ignorent encore l’origine de ces appellations.