Plateforme d’insertion : aider les décrocheurs à trouver leur voie
La plateforme d’insertion par le sport et la culture œuvre, en collaboration avec tous ses partenaires, à la réinsertion de jeunes âgés de 16 à 25 ans en grande précarité, en perte de repères ou en décrochage scolaire, par le biais de contrats de service civique. Décryptage.
La Ville d’Épinal promeut depuis longtemps le sport et la culture comme leviers d’action en faveur de l’insertion professionnelle et de la transmission de valeurs essentielles comme la tolérance, le respect, l’honneur et le courage. La plateforme d’insertion, qui participe de la politique pour la citoyenneté de la Ville, permet à des jeunes de 16 à 25 ans, sans emploi et/ou en décrochage scolaire de construire un parcours personnel qui peut déboucher sur une formation qualifiante et diplômante. Le dispositif repose sur des contrats de service civique de 6 mois. Dix jeunes sont concernés actuellement.
75% de sorties positives du dispositif
La plateforme s’appuie sur un réseau de partenaires (services sociaux, mission locale, entrepreneurs, intervenants extérieurs…) pour offrir un accompagnement renforcé.
La réussite et le bien-fondé de ce dispositif, naguère baptisé « Réagir », se vérifient dans les chiffres : depuis 2016, quelque 200 jeunes ont réalisé des entretiens dont environ la moitié ont débouché sur des contrats de volontaires et environ un tiers d’entre eux ont été orientés vers une formation (Ligue de l’Enseignement), le marché du travail (Mission locale, Pôle Emploi) ou un autre dispositif d’insertion. Parmi les volontaires engagés pour des contrats de service civique de 6 mois, des « sorties positives », notamment vers des formations ou des emplois, sont constatées dans 75% des cas.
Faouzi Moktar, responsable de la plateforme d’insertion
Il se sert de son expérience pour accompagner les jeunes dans l’élaboration et la réalisation de parcours de réinsertion. Rencontre avec le responsable de plateforme d’insertion, Faouzi Moktar.
Comment sont « recrutés » les jeunes sur la plateforme d’insertion ?
F.M. – Je repère les jeunes sur toute la ville à travers des sorties de jour comme de nuit. J’étudie la situation de chacun, je vais en cibler certains et pendant quelques semaines, je vais mener des investigations pour essayer d’anticiper tous les problèmes auxquels on pourrait se heurter et lever les obstacles à l’entrée sur la plateforme. Dès que c’est ok, on a un entretien exploratoire avec chaque jeune et on regarde quelle équipe éphémère de professionnels on peut constituer pour les accompagner au mieux dans un projet.
Quelles sont les différentes étapes du parcours ?
F.M. – Quand ils s’engagent, ça doit aller vite. Certains sont tout de suite dans le moule et vont trouver des sorties positives rapidement, d’autres pas. Sur la plateforme, les jeunes sont obligés d’être là, on ne peut pas faire n’importe quoi. On voit ensemble à quoi peut servir l’indemnité qu’ils touchent. La plateforme est soit un complément soit une alternative aux institutions qu’on a autour de nous. La formation ou le travail c’est la cerise sur le gâteau. Si ça ne marche pas, on essaye de le réorienter vers d’autres structures. Même longtemps après la sortie, ils peuvent revenir vers nous pour être à nouveau conseillés.
Quelles activités sont proposées ?
F.M. – Chacun a un planning hebdomadaire imposé avec des séquences individuelles, d’autres en groupes. Dans la semaine, ils suivent des ateliers citoyens, sportifs, culturels : art thérapie, musique assistée par ordinateur, street art. Je fais intervenir des personnalités sur des récits de parcours. Rien n’est gravé dans le marbre. L’essentiel est de leur donner un rythme, des bases sûres et les outils pour se réinsérer socialement, scolairement et/ou professionnellement.
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