L’histoire du textile à Chieri

Une exposition en deux volets : entre histoire et modernité

Alors que l’ancêtre du jean, la futaine, était fabriqué dès le 14e siècle à Chieri et lui a permis d’acquérir une renommée à travers toute l’Europe, c’est dans les années 60 que l’activité textile dans la ville a connu un plein essor. À l’époque, il y avait environ 300 entreprises textiles dans la ville et près de trois ouvriers sur quatre travaillaient dans ce secteur. Composée d’une dizaine de panneaux réalisés par des

étudiants italiens et d’objets provenant du Musée textile de Chieri, l’exposition accueillie à la BMI se veut à la fois didactique et riche en histoire du tissu et de
son économie. Les différentes étapes du tissage à Chieri au fil des siècles sont ainsi retracées, offrant ainsi un beau parallèle avec le passé textile d’Épinal et permettant aux plus jeunes générations de faire l’expérience de cette industrie si particulière. En parallèle, une seconde exposition donne à découvrir des œuvres de Fiber Art, art textile contemporain aux multiples techniques. Elle illustrera en particulier les quinze années d’amitié et d’échange entre l’Union des artistes chierese et l’Académie d’arts plastiques d’Épinal.

Le Musée textile de Chieri

Aujourd’hui, l’histoire du textile vit à travers son musée, réalisé par Armando Brunetti, qui a été l’un des promoteurs du jumelage Chieri-Épinal. Fondé en 1996, le musée textile de Chieri abrite de nombreux trésors : métiers à tisser, machines à tordre, instruments de mesure et de poids, croquis aquarellés, livres, magazines, thèses et catalogues de motifs anciens et modernes. Il se situe dans les anciens locaux du monastère Santa Chiara, exproprié pendant le régime napoléonien en 1797 et acquis par David Levi en 1809 pour installer une centaine de métiers à tisser en bois, créant ainsi la première usine textile de Chieri.

En quoi consiste le Fiber Art ?

“Le Fiber Art (traduction littérale « art de la fibre ») est le fait de réaliser des œuvres artistiques avec du tissu et des techniques différentes de tissage. On peut utiliser aussi bien du papier, du fil de fer, des fibres textiles, du
plastique… Mais aussi utiliser un métier à tisser. La technique du textile a des règles propres, elle sert de base pour des créations avec d’autres matières. Le but est d’aller vers la fantaisie.”

Depuis quand vous intéressez-vous à cet art ?

“J’ai commencé à la fin des années 90 lors d’une Biennale textile. Je me divertissais à regarder le tissu, les œuvres. Après plusieurs années j’ai continué à observer et je me suis dit : « pourquoi pas essayer ? ». J’ai commencé à coudre, tresser, j’ai pris des cours. Et je me suis passionnée au contact de la fibre, de la matière. Après avoir beaucoup pratiqué le dessin, la peinture, l’aquarelle, aujourd’hui je ne fais que du Fiber art !”

Quelles sont vos matières favorites ?

“La laine me plaît énormément. C’est une matière douce, molle, facile au niveau de la texture. Il en existe de nombreuses couleurs et teintes différentes. Le seul souci est que je dois la travailler avec d’autres matériaux pour arriver à des effets corrects.“

Pourquoi proposez-vous des expositions ?

“J’aime beaucoup partager avec les gens, échanger et me confronter avec d’autres œuvres. J’apprends beaucoup en observant les autres créations. C’est toujours très enrichissant.”